Jaisalmer, reine du désert

Publié le par Mélanie

Pendant le trajet de nuit entre Jodhpur et Jaisalmer j’ai rencontré trois Australiens de Melbourne (Nik, 27 ans, son frère Zac, 24 ans, et Jesse, le coloc de Zac, 19 ans… à eux trois ils sont tellement cliché qu’ils pourraient former un groupe de rock new wave, c’est génial).

Comme on arrivait à 3h du matin à Jaisalmer ils m’ont proposé de m’embarquer à leur hôtel pour ne pas que j’aie à prendre le taxi toute seule au milieu de la nuit (sympa), et finalement on s’est pas décollés de tout le séjour.


Le vendredi on s’est baladés dans la vieille ville et on a booké ensemble un ‘camel safari’ pour le lendemain (ça m’arrangeait bien d’être avec eux parce que généralement quand tu réserves un tour pour une personne, tu te retrouves forcément avec d’autres gens que tu n’as pas choisis - genre une famille de Chinois sur un éléphant à Chitwan par exemple hum, donc là au moins je savais que j’allais être avec trois mecs sympas).


Samedi matin on est donc partis en jeep dans le désert - enfin, quand je dis ‘désert’, il faut savoir que le Thar n’est pas exactement une mer de dunes oranges à perte de vue, c’est plutôt une étendue sableuse couverte de broussailles et de petits arbustes, bref c’est pas le Sahara quoi.

Après avoir roulé pendant une bonne heure on est arrivés à une petite échoppe improbable au milieu de nulle-part où le chauffeur nous a laissés avec les chameliers. On a fait connaissance avec eux - je ne me souviens plus de leurs noms à tous les trois, mais ce qui m’a frappé c’est que le plus jeune avait 12 ans (vivent les droits de l’enfant !!!), et que le plus âgé qui nous a dit avoir 23 ans semblait en avoir dix de plus.


On est enfin montés sur les chameaux… Eh bien sachez qu’il n’y a rien de pire que les excursions à dos de chameau : c’est HO-RRIBLE.

Comme tu n’as pas d’étrier pour reposer tes pieds, tes jambes balancent dans le vide, du coup tu les contractes involontairement pour garder l’équilibre et tu découvres des muscles que tu connaissais même pas, en plus ça frotte contre la selle et ça t’irrite les cuisses jusqu’à te brûler, la selle qui d’ailleurs est extrêmement dure et tu as beau te tortiller pour trouver une position pas trop inconfortable, rien à faire, tu sens les os de tes fesses s’enfoncer dans la partie charnue, du coup tu te penches en avant ou en arrière histoire de minimiser la douleur, ce qui fait que tu attrapes un mal de dos atroce, BREF, c’est très, très, très désagréable.


Après deux heures de souffrance - ooooooh pauvre chérie (je sais vous avez envie de me mettre des claques, j’adore) - on s’est arrêtés pour déjeuner, on a bu du chai (un genre de thé local) pendant que les chameliers nous préparaient un repas de roi (c’est incroyable ce qu’ils peuvent faire avec trois pauvres légumes et un peu d’épices).

Petite sieste à l’ombre des arbustes puis c’est reparti pour une heure de chameau (argh), jusqu’aux dunes de Sam où on s’arrête pour la nuit. Bon, c’est toujours pas le désert à perte de vue, mais là ce sont de vraies dunes de sable et c’est super joli.


Ali (le chamelier en chef) nous demande si on veut manger de la viande le soir ou pas, forcément nous on répond oui (ras le bol de ces foutus plats végétariens !!!) et, très placidement, il nous dit : ‘ok, bon bah on va tuer une chèvre alors’. Moi, horrifiée, je m’apprête à refuser, mais les ‘three crazy Ossies’ sont super partants pour voir une chèvre se faire zigouiller (après tout, on est carnivores, on assume !), et une heure plus tard, Ali revient avec trois autres types et une petite chevrote toute mignonne…

Ils ont sorti un grand couteau qu’ils ont aiguisé sur une pierre, et ils ont tranché la gorge de Curry (oui parce que ces trois grands cons d’Australiens l’ont baptisée Curry, la pauvre bête ! Ceci dit on l’a effectivement bouffée en curry). Trash. Après ils l’ont dépecée et éviscérée. Encore plus trash.

J’ai pas pleuré, j’ai pas vomi, je suis pas traumatisée et j’ai même pris des photos, mais quand même, ça fait bizarre. Surtout que deux secondes après on était en train d’admirer le coucher de soleil sur les dunes, ça faisait un peu contraste ! Même si je sais que c’est la nature de l’homme de manger de la viande, c’est très étrange de se sentir directement responsable de la mort d’un être vivant (quand c’est pas un moustique ou une vieille chenille, je veux dire).


Soirée super sympa à jouer aux cartes et à déguster la pauvre Curry-en-curry en buvant des bières fraiches autour d’un feu de camp, avant d’aller se coucher tous les quatre au milieu des dunes sous les étoiles.

Instant magique…

Grosse pensée pour les cousines avec qui j’aurais adoré entonner un ‘l’aaaaaaaaamour brille sous les étoiiiiiiiiles’ à pleins poumons.

Grosse pensée pour Chonchon qui, si elle avait été à ma place, se serait pas gênée pour hurler ‘can you feel the love tonight’.

Grosse pensée pour Treize, qui, elle, aurait pu se le permettre.

Grosse pensée pour le Manu.


Dimanche fin du safari (encore deux bonnes heures de martyre…) et retour à Jaisalmer en début d’après-midi : il est temps de repartir pour Delhi…


P1050007

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P
<br /> J'ai couru qques minutes derrière le chameau de la reine du Désert et visité son site avec curiosité et intérêt, dans le but d'en discuter prochainement en déjeunant avec son vieux papa.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Oooooooooooh ça alors!!! Quelle bonne surprise! (et que de souvenirs...) J'espère que le papa en question me racontera!<br /> <br /> <br />
L
<br /> tu es royale sur ton chameau ma nonelito !!!, quand je pense que je peux même pas te faire un vrai bon massage au dos ... j'adore ton épopée et j'attends le prochain épisode<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Merci tantine chérie! Le massage reste-t-il valable à mon retour hihi? Plein de bisous et bon voyage!!!<br /> <br /> <br />