Bouquet final
Comme j’ai pris pas mal de retard sur mes articles australiens (eh oui, je suis déjà en Nouvelle-Zélande, qui l’eut cru !), je vais vous faire un petit résumé-condensé de ma dernière semaine sur la côte Est.
Bon je ne vous parlerai pas de ma divine expérience de plongée et de snorkeling près de la grande barrière de corail, ça serait pas gentil (vous pouvez même pas imaginer à quel point je me délecte en écrivant ça, gniiiiiiiiiiiiiii), et puis après tout c’est que des poissons hein, on va pas en faire toute une histoire ! (si j’ai plus d’amis en rentrant je pourrai m’en prendre qu’à moi-même).
Ce que j’aimerais vous raconter, c’est le bouquet final de rencontres et de re-rencontres qui a fait vibrer d’émotion mes derniers jours australiens (Mélanie ou l’alliance malheureuse des métaphores incompatibles… ‘un bouquet final qui fait vibrer d’émotion’… si avec ça je remporte pas le prix Goncourt !).
Marc
Marc c’est un des meilleurs amis de ma cousine Mathilde ; bon, c’est pas un type très passionnant (pote de Méthaul + pas très passionnant = pléonasme), mais je me suis dit que pour une première tête connue depuis trois mois il ferait l’affaire. (joke Marco, joke !)
Il vient d’arriver en Australie où il compte rester six mois, histoire d’apprendre l’anglais et de bosser un peu (c’est pas moi qui ai récemment écrit une diatribe haineuse contre tous ces petits jeunes en working holiday déjà ? naaaaaaan mais lui c’est pas pareil !), et pour le moment il s’est posé à Brisbane.
Bon Brisbane en soi ça n’a rien d’extraordinaire, c’est une ville moderne quoi ! Mais le fait d’y voir le Marco a rendu mon séjour vraiment agréable, pour ne pas dire très chouette. …Bon ok, même très chouette c’est un euphémisme, c’était GE-NIAL. Génial de le voir, génial de pouvoir parler en français sans réfléchir, génial de se remémorer des souvenirs parisiens, génial de boire des pintes de Kilkenny et de cidre ensemble, génial de partager nos impressions d’‘expat’ fraichement débarqués, et génial d’être à deux doigts de pleurer d’émotion quand je suis partie (mais ça il le sait pas alors chut)*
Sandrine
Sandrine c’est une ancienne collègue de mon stage de 2008 chez Korda&Partners (petit cabinet de conseil en management à Paris) qui a pris un congé sabbatique et vient de s’installer à Sydney pour un an.
Elle a été super, non seulement parce qu’elle m’a supportée trois jours d’affilée (pas facile, même Marc il a pas tenu plus de deux jours !), mais parce qu’en plus elle m’a organisé un super planning pour que je puisse voir le maximum de trucs en un minimum de jours. Ça je dois dire, le fait de visiter une ville avec quelqu’un qui y habite ça fait gagner du temps ! En plus on s’est rendues comptes qu’on s’entendait vraiment bien, et on en est arrivées à avoir des conversations très intimes, après trois mois d’autarcie émotionnelle je vous raconte pas le soulagement !
…Et surtout, surtout, on s’est rendues compte du pouvoir d’attraction de la langue française. Quelque chose dont on n’a pas forcément conscience quand on voyage seul finalement (à moins de se parler tout seul, ce qui commence malheureusement à m’arriver de plus en plus fréquemment) (sisi, des fois les gens se retournent sur mon passage, true story). Mais là c’était dingue, dès qu’on se mettait à discuter en public, il y avait toujours quelqu’un pour venir s’extasier d’un ‘heeeey but you’re French, owe, bonnejouwe, cowmen thalay vouw, ahahah, vouhlay vouw couwchay avec moye ce soiwe, owh lah lah, ah ah ah hé hé hé ahem.’ (et généralement la conversation s’arrête là parce qu’il savent rien dire d’autre et que nous, après ‘voulez-vous couchez avec moi, oh la la’, on a un peu du mal à enchainer). Donc oui c’est pas un mythe, le français C’EST une langue sexy. (sauf peut-être des phrases comme ‘allez passe-moi le reblochon Gilberte’) (…et encore, je suis sûre qu’ils seraient capables de trouver ça mignon) (à tenter)
Thérèse
Thérèse, ou ‘la cousine australienne’, comme aime à l’appeler ma petite grand-mère chérie c’est… vous l’aurez deviné, une cousine de ma grand-mère qui vit en Australie (ou alors vous êtes très, très bêtes) (ou alors vous êtes sous morphine).
J’ai été passer un après-midi chez elle à Narrabeen en banlieue de Sydney pour la rencontrer, elle et son frère Jean-Marc (parce que NON, je ne les connaissais pas ; si vous voulez tout savoir ma grand-mère doit avoir approximativement mille cousins, tous disséminés aux quatre coins du globe, et j’en ai pas encore commencé la collection).
Après les pubs de Brisbane avec Marco et les boîtes lesbiennes de Sydney avec Sandrine, je peux vous assurer que j’ai trouvé cette visite… reposante ! Reposante ET émouvante. Un après-midi à boire du thé et à grignoter des tartelettes locales, bien pelotonnée dans un fauteuil douillet pendant que dehors il pleut des cordes… Thérèse au piano, Jean-Marc qui l’accompagne en fredonnant des airs d’antan, l’arbre généalogique de la famille De Gaillande passé au peigne fin de Rouget de Lisle à nos jours, des anecdotes de jeunesse racontées à deux voix… Une culture commune, des souvenirs ‘partagés’, des lieux, des personnes en commun, ça rassemble, on a l’impression de se comprendre très vite, naturellement, sans effort. Même à l’autre bout du monde, même si on ne la connait pas, la famille ça reste la famille.
Merci à Marc, Sandrine, Thérèse et Jean-Marc pour leurs accueils chaleureux, qui, tous dans un style différent, m’ont fait beaucoup de bien.
* ce ‘alors chut’ me fait penser à toutes ces publicités absurdes pour de la poudre à lessiver (ça se dit encore, ‘poudre à lessiver’, ou bien je suis restée coincée dans les sixties ?) ou bien des chocolats liégeois ou autre où des nanas supra niaises posent mutinement un doigt sur leur bouche, lancent un regard complice à la caméra, et chuchotent sur le ton de la confidence ‘mais chut, cette lessive/mousse au chocolat/merde-que-j’essaie-de-te-vendre-malgré-toi, c’est un secret’. MAIS C’EST UNE PUB CONNASSE, COMMENT ÇA PEUT ETRE UN SECRET !?! Perso j’ai jamais compris ce genre de stratégie publicitaire mais bon.