Chile Chile !!!
Hola todos ! Ça y est, je suis arrivée à Santiago !
Après un vol de dix heures très tranquille, j’ai pris ma décision : mon retour en Amérique du Sud va se faire sous le signe de la débrouillardise (et de la réduction budgétaire ahem). Et pour commencer tout de suite, je vais prendre le bus au lieu du taxi pour rejoindre le centre ville, tiens. Avec un peu d’appréhension tout de même (les transports en commun latino généralement c’est pas exactement la même chose qu’en Europe!), je me dirige vers l’arrêt de bus et, à mon grand étonnement, je trouve du premier coup le bon chauffeur, le bon véhicule, la bonne destination, le bon arrêt, la bonne rue, le bon hôtel.
Grisée par mon succès, j’arrive à mon hôtel la tête haute et la poitrine en avant : c’est moi la voyageuse de l’extrême, l’Amérique du Sud est ma patrie, et le Chili c’est mon pays, tadaaam !
Phase 1 : impressionner la réceptionniste. Après avoir discuté pendant cinq minutes dans un anglais ultra fluide avec une voyageuse croisée dans le hall, je swappe pour faire mon check in en espagnol avec une facilité déconcertante ; la nénette de la réception me regarde d’un air intrigué, je lui jette un regard mi amusé mi dédaigneux de baroudeuse blasée, eh ouais ça en impose une fille qui parle anglais ET espagnol aussi couramment!
Ce n’est qu’un peu plus tard, en rencontrant mon reflet dans le miroir de la salle de bain, que je comprends que son regard intrigué était probablement moins dû à mes compétences linguistiques qu’à l’autocollant ‘Lan Aerolineas’ qui est resté collé dans mes cheveux. (et qui doit sans doute y être depuis un sacré bout de temps, depuis que j’ai quitté l’aéroport maintenant que j’y repense) (…avec le recul je me demande si tous ces gens que j’ai croisés et sur le visage desquels j’étais persuadée de lire un ‘wah, elle est courageuse cette fille à voyager toute seule en Amérique Latine !’ ne se demandaient pas plutôt ‘tiens mais pourquoi elle a une étiquette collée dans les cheveux cette conne ?’) (mais comme ça me décrédibilise complètement je préfère pas trop y penser).
Mon retour aux dures réalités de la vie ne se fait réellement qu’un peu plus tard, quand j’essaie de payer mes courses dans un supermarché du centro et que la caissière, après avoir répété trois fois sa question en espagnol, me lance un ‘never mind’ exaspéré. LA je me sens vraiment plus bas que terre.
Bon je crois que j’ai compris la leçon : le retour à l’espagnol risque d’être un peu plus dur que prévu. Premièrement, ça fait quatre mois que je suis immergée jusqu’au cou dans l’anglais. Ensuite, ça fait des années que je n’ai pas réellement pratiqué mon espagnol. Et pour finir, même si ça reste de l’espagnol, le chilien ce n’est ni de l’argentin ni du péruvien.
Non, je ne suis pas chez moi. Oui, il va falloir que je fasse attention. Le fait que je me débrouille en espagnol va bien entendu m’aider, mais c’est loin d’être mon passeport pour un voyage facile au Chili. Parce que je crois que je l’avais oublié : voyager en Amérique du Sud, ça n’est JAMAIS facile (sauf peut-être à l’hôtel Libertador de Cusco).
Cela dit, je pense que le Chili sera probablement mon trip latino américain le plus aisé (enfin si la terre se remet pas à trembler tout de suite héhéhé!!!) (je rigole mais c’est pas drôle), d’une part parce que c’est un des pays les plus sûrs du continent, et d’autre part parce que comme en Argentine la population est un savant mix de natifs indo-américains et d’immigrés européens, tant que je porte pas un mini short et un maquillage de pute je passe relativement inaperçue dans la masse de filles brunes de taille moyenne (pour une fois que j’ai pas un grand boulet blond qui me suit partout, peut-être que je vais pas me faire repérer !)
Pour l’instant mon unique plan, c’est de me poser quelques jours histoire d’organiser mon séjour et de profiter de Santiago… Même si pour être très honnête ce que j’en ai vu pour l’instant me fait plutôt penser à un Buenos Aires de petite envergure, il fait beau, il fait chaud, et je prends un plaisir certain à déambuler dans les rues pleines de vie (avec des chouettes murales, cf. photos).
Une grosse pensée pour Elenita… C’est la première fois que je voyage en AmLat sans toi ma belle, ça me fait tout bizarre. J’aurais vraiment préféré que tu sois là sérieusement.
Une grosse pensée pour Xavoune, Martin et toute la clique de Cusco… Parce que ya rien à faire, pour moi vous serez toujours associés aux empanadas, à l’arroz con pollo et au reggaeton.
Une grosse pensée pour le Manu… Petit clin d'oeil et dulce de leche.
Une grosse pensée pour Méthaul, Blandine et Poupouille… Il y a quelques années c’est vous qui faisiez ce trip magnifique… Comme je vous envie d’avoir pu partager à trois cette expérience inoubliable. Ah, et merci pour tous vos petits conseils que j’ai déjà commencé à suivre en m’installant à la Casa Roja pour trois nuits ! La musique en fond pendant l’écriture de ce mail (Sigur Ros, Portishead, Antony & the Johnson, etc.) me confirme que c’est un très bon choix. Banco Casa !
