Exercices de style
La consigne : raconter cinq fois la même histoire, de cinq manières différentes.
Comme je ne prétends pas égaler Queneau, je me suis permise de choisir les registres dans lesquels je me sens le plus à l’aise, merci de votre indulgence. (je ne sais même pas comment j’ose espérer une once de clémence de votre part, c’est complètement utopique quand on voit comment je vous traite)
Concis
Mardi dernier, j’ai passé la journée à Rottnest Island. J’ai fait le tour de l’île en vélo, j’ai snorkelé, j’ai bronzé, j’ai bouquiné. C’était génial.
Informatif
Rottnest (‘nid de rats’ en hollandais) Island, petite île à l’Ouest de Perth découverte en 1696 par l’explorateur Hollandais Willem de Vlamingh, doit son nom aux nombreux quokkas qui peuplent l’île et qui furent pris par les navigateurs de l’époque pour de gros rats - bien qu’ils appartiennent en réalité à la famille des marsupiaux.
Depuis Perth, on accède à l’île en prenant à la gare centrale un train jusqu’à Fremantle (3,5$, soit approximativement 2,25€ - durée : 50 minutes environ), puis le ferry (58$ aller retour, soit approximativement 35€ - durée : 25 minutes environ). Si les trains en direction de Fremantle sont fréquents, les ferries ne partent du port qu’une fois par heure ; il est donc nécessaire d’être ponctuel.
La taille de l’île (11 kilomètres de longueur pour 4,5 kilomètres de largeur) est propice aux déplacements en vélo, qui est de loin le moyen de transport le plus populaire. La location d’un vélo à la journée coûte entre 20 et 30$ (12 à 20€ environ) selon le type de vélo loué (taille enfant/adulte, avec/sans matériel, VTC/VTT) ; le port du casque est impératif et les vélos doivent être rapportés avant 17h.
Un tour complet de l’île en bicyclette prend environ cinq heures. Néanmoins, il est plus prudent de s’accorder un délai supplémentaire afin d’avoir le temps de s’arrêter dans une ou plusieurs des nombreuses criques qui bordent la côte. L’office du tourisme distribue des plans indiquant les plages idéales pour la pratique du snorkeling et des parcours sont même conseillés, permettant aux amoureux de l’océan de découvrir avec ravissement plusieurs variétés de corail ainsi que de nombreux poissons et des étoiles de mer.
Thomson Bay settlement, l’unique village de l’île et point de départ et d’arrivée des ferries, accueille une sélection d’hébergements, de l’hôtel de luxe aux modestes bungalows de location. Les estivants ne souhaitant pas passer la nuit sur l’île pourront tout de même profiter d’un dernier moment de détente dans l’un des nombreux restaurants et cafés du port avant de prendre le ferry du retour.
Acrostiche
Randonnée à vélo
Océan Indien
Temps idéal
Tranquillité
Nature
Excursion
Soleil
Tour de l’île
Isolement
Snorkeling
Lecture
Air
Ni (biki) (…pas mieux)
Détente
Amer
Alors déjà ‘Rottnest’ signifie ‘nid de rats’ en hollandais. Ça ne présageait rien de bon. Le fait que je rate mon ferry à une minute près, que je doive attendre une heure et demie sur un quai pourri pour prendre le prochain, et que je me retrouve coincée entre la paroi du bateau et une imposante mamie australienne en sueur pendant toute la durée de la traversé ne font que confirmer mes craintes : cette journée va être pourrie.
Après quoi je dois faire la queue pendant au moins dix minutes pour louer un vélo - les cons se sont donné le mot pour passer leur week end ici, et visiblement, les cons aussi aiment faire du vélo. Pfff de toute façon il fait beaucoup trop beau, il fait beaucoup trop chaud, c’est pas un temps pour faire du vélo, je suis sûre que je vais attraper une insolation. Et puis est-ce que je suis venue jusqu’ici pour faire du vélo franchement ? Eh oh ! A Porquerolles aussi on peut faire du vélo!
Pour combler le tout il n’y a pas d’eau potable sur toute la côte Ouest de l’île. Ils ont eu beau prévenir qu’il fallait emporter de l’eau (il y a des panneaux partout, ok), moi j’ai cru qu’ils rigolaient. Mais les Australiens n’ont vraiment pas d’humour. Et j’ai soif. La mer est salée, impossible de la boire… Franchement plus je réfléchis moins je comprends l’intérêt de la mer ; si encore on pouvait s’y baigner… mais impossible : déjà elle est vachement plus froide qu’à Bali (25°, brrrr !), et comme elle est transparente on voit tous les trucs dégueu qu’il y a dedans, genre des poissons, du corail, bref que des trucs sales, ça donne vraiment pas envie.
La glace trois boules que je m’enquille en fin de journée pour me consoler va aller directement sur mes cuisses, mais de toute façon je m’en fous : mon capital beauté est déjà bien entamé par le port de ce casque de vélo imbécile qui, en plus de me donner un air stupide, a ruiné ma permanente naturelle. Qu’est-ce que je fous là franchement ???
Le ferry du retour, je peux vous dire que je l’ai pas loupé celui-là !
Romancé (pour toi mon Manu, je sais que tu kiffes)
Une brise légère caressait son visage. Accoudée à la balustrade* du ferry, Mélanie contempla pour la dernière fois l’île qui s’évanouissait dans le lointain. Cette journée avait été idyllique. Certes, elle avait manqué le ferry de 8h30, certes la location du vélo s’était avérée plus chère que ce qu’elle pensait, certes elle avait oublié d’emmener de l’eau potable pour son expédition, mais le reste de la journée avait de loin dépassé toutes ses espérances. Elle avait parcouru l’île à vélo, s’arrêtant de temps à autre dans une des nombreuses petites criques isolées parsemées le long de la côte. Chevauchant sa bicyclette de location**, elle avait savouré la sensation de liberté procurée la vitesse : ses muscles tendus par l’effort, le vent jouant dans ses boucles mordorées, l’air frais lui battant les joues… la plénitude qu’elle avait alors ressenti l’avait comblée de joie.
Elle avait finalement fait escale dans une somptueuse crique déserte. Elle s’était alors délassée dans l’eau transparente, ondulant telle une ondine parmi les récifs de corail et les poissons tropicaux, puis elle s’était étendue sur le sable brûlant et s’était assoupie paisiblement.
A 17h, elle avait quitté à regret la somptueuse crique pour retourner au port. En chemin, elle s’était arrêtée à la terrasse d’un café, le temps de déguster une onctueuse glace aux parfums délicats, avant d’embarquer sur le ferry du retour.
Mélanie se demanda alors si elle avait rêvé tout cela. Certainement, décida-t-elle en son fort intérieur. Cela ne peut être qu’un rêve. Ou le paradis, soupira-t-elle en admirant le soleil se coucher à l’horizon…
* : ndlr - Je suis pas certaine qu’on puisse mettre le mot ‘balustrade’ dans un texte romancé, cela dit. En fait je crois même que le mot ‘balustrade’ devrait être banni du vocabulaire poétique. ‘balustrade’, ‘balustrade’, balustrade’… Ah oui, c’est vraiment moche.
** : ndlr – ‘Chevauchant sa bicyclette de location’ c’est quand même vachement cheap comme image… J’ai encore des progrès à faire avant de pouvoir me lancer dans la rédaction de mon premier Harlequin !